Alors que mardi 9 août 2011 la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusco-Morizet, estimait que "l'agriculture a une part importante dans les nitrates qui sont produits en Bretagne" et qu'il fallait appliquer les mesures adoptées en février et mars 2010, certains agriculteurs ont répliqué le lendemain expliquant la difficulté à éradiquer le phénomène.
"Pour stopper les algues vertes, il faudrait descendre à des taux de 10mg/l dans les eaux" a répondu la branche locale de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) citée par Le Télégramme, ajoutant que cela leur est "impossible, sinon [ils disparaissent]."
Contestation des causes et de la nocivité des algues
Par ailleurs, l'AFP rapporte qu'environ 400 agriculteurs se sont rassemblés ce vendredi sur la plage de Morieux (Côtes-d'Armor) à l'occasion d'un match de foot destiné à tenter de démontrer l'innocuité des algues vertes et à protester contre la mise en cause de la profession dans le phénomène. La plage en question est fermée au public depuis les premières morts suspectes de sangliers dans l'estuaire du Gouessant début juillet.
"Nous servons de cobayes et vous voyez, on est en pleine forme", a déclaré Nicolas Morfoisse, administrateur local de la FNSEA, ironisant sur les directives visant à interdire l'accès du public aux plages sur lesquelles les algues vertes ne seraient pas ramassées dans les 24 heures suivant leur échouage. Reste que si le match de foot s'est déroulé sur une bande de sable exempte d'algues, "une incontestable odeur d'oeuf pourri émanait des algues en décomposition à quelques mètres" précisent les journalistes de l'AFP présents sur place.
"Personne ne conteste qu'il y a des algues, et ce n'est pas nouveau", concède le représentant de la FNSEA, précisant que les agriculteurs présents "[contestent] les conclusions sur leurs causes et leur nocivité."
Par ailleurs, selon le syndicaliste agricole, les phosphates ménagers et les rejets de stations d'épuration qui ne sont pas aux normes ont leur part de responsabilité.